parfum
Voyage olfactif au Bangladesh avec Dinajpur de Coelia Paris
Je fais partie des personnes qui peuvent être facilement convaincues par un storytelling fort : un souvenir vibrant, un voyage marquant...Quelque-chose qui fait appel à mon ressenti ou mes sentiments. Il faut que cela me touche, que cela me prenne aux trippes.
C'est dans cette optique que je vais vous partager l'un des me derniers gros coups de cœur olfactifs qui détonnent en matière de parfumerie car j'ai trouvé la fragrance audacieuse et le rapport avec l'histoire autour très parlante et touchante, à tel point qu'il a réussi à me transporter là où il voulait m'emmener. Direction le Bangladesh avec Dinajpur de Coelia Paris.
Coelia Paris est une jeune maison de parfumerie de niche française crée par un créateur de contenus dont le sujet est le parfum que vous devez sûrement connaître : Bilel alias Voyageur Olfactif - son compte Instagram ICI.
Pourquoi Coelia ? Bilel a voulu rendre hommage à ses origines tunisiennes en prenant le nom de la ville d'origine de son père qui fut une ancienne citée romaine (aujourd'hui, la ville s'appelle Hergla et a encore gardé la trace de ses vestiges romains).
Pour sa première fragrance, il a décidé d'immortaliser un moment marquant de sa vie : son voyage humanitaire au Bangladesh dans la ville de Dinajpur - que l'on prononce "Dinadjpour"[dinadʒpur] en Bengali - une ville connue pour sa production de riz, le riz Katharivog, réputé pour être l'un des meilleurs riz du Bengladesh.
Une expérience marquante riche en authenticité et en humanité qu'il a voulu nous faire partager à travers son premier jus. Pour retranscrire son expérience humanitaire, il fait appel à Margaux LE PAIH GUERIN.
Notes de tête : essence de gingembre, essence de cardamome, accord chai
Notes de cœur : accord de riz soufflé, fleur d'oranger, accord lacté
Notes de fond : extrait de rhum, absolu de vanille de Madagascar, absolu de benjoin, bois de santal, musc, caramel, ambroxan
Pour le flaconnage, rien de tape à l'œil ou d'opulent : c'est simple mais très efficace. Il est vraiment en cohérence avec le jus qu'il contient. Straight to the point comme diraient les Anglo-Saxons. Mention spéciale pour le vaporisateur qui permet de diffuser la fragrance très finement comme le ferait un brumisateur.
Avant d'aller le sentir, j'ai été voir la pyramide olfactive pour essayer de me projeter et de "visualiser" ce que pourrait donner ce parfum. En découvrant le gingembre en tête, j'ai eu quelques appréhensions car c'est une note que je n'affectionne pas trop en parfumerie pour son côté trop piquant.
Mais honnêtement, même si on le sent bien à l'ouverture, le résultat est très équilibré. Il est bien présent mais n'étouffe pas les autres notes car on perçoit très nettement la cardamome et l'accord chai. A ce propos, j'ai vraiment eu l'impression de sentir un chai latte fumant servi dans un gobelet en inox comme j'ai pu le voir dans des documentaires sur l'Inde. Une belle porte d'entrée pour ce voyage olfactif !
Le fond devient addictif à souhait grâce à un beau mélange d'accords lactés mêlés à la fleur d'oranger qui apporte des facettes miellées et permet d'alléger le tout. Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est l'accord riz soufflé que je n'ai pas encore senti en parfumerie jusqu'à présent et que je découvre donc pour la première fois.
Un choix très audacieux mais qui reste cohérent car le riz est très présent dans la gastronomie bangladaise. Mais ici, pas de riz crémeux ou cuit, mais plutôt un riz façon Rice Krispies ; vous savez, ces céréales que l'on arrose de lait et sur lesquelles on saupoudre d'un peu de sucre par-dessus. Cette facette du parfum a eu sur moi un effet régressif façon "madeleine de Proust".
Le fond se réchauffe et devient gourmand pas écœurant grâce à l'absolu de vanille que je trouve jolie et lumineuse, du caramel toute en légèreté, du bois de santal pour l'onctuosité, de l'ambroxan, de l'extrait de rhum et du benjoin qui réchauffent le tout pour rappeler le côté fumé/fumant du chai latte. L'ensemble continue d'être bien équilibré et rend le parfum encore plus addictif.
On m'a racontée le storytelling de Dinajpur après avoir découvert et senti le parfum pour avoir mon ressenti immédiat et ce qu'il pourrait représenter à mes yeux. J'y étais presque pour le pays car j'avais pensé qu'il avait un rapport avec l'Inde à travers l'explosion d'accords épicés façon chai latte. C'est surprenant à quel point nous pouvons associer un parfum ou une odeur caractéristique à un pays et son ambiance sans même l'avoir jamais visité.
En tout cas, j'ai été très touchée par ce beau parfum et cela peut vous paraître étrange, mais j'ai vraiment ressenti cette proximité avec l'humain, cette chaleur humaine au contact de la population locale.
Dinajpur offre une très belle projection pour un sillage intime. Pas de beast mode et ce n'est pas l'effet recherché car c'est en réalité un beau parfum de peau que l'on garde pour soi comme un doudou sur soi. Par contre, la tenue est bien présente, il m'arrive de le sentir plusieurs heures après application !
Pari réussi pour le Voyageur Olfactif qui m'a transportée à Dinajpur au cœur de son voyage humanitaire. Le parfum colle à 100% avec son storytelling qu'il représente, je le trouve emprunt d'humanité.
Je salue le parti pris audacieux de Bilel au niveau des accords olfactifs choisis que je trouve qualitatifs, harmonieux et équilibrés et qui font de Dinajpur un parfum original et unique en son genre. J'ai hâte qu'il m'embarque dans d'autres voyages olfactifs.
Dinajpur - Coelia Parfums : 190,00 € les 100ml ou 40,00 € les 9ml.
Disponible sur l'e-shop de la maison ICI et chez les revendeurs agréés (Odorare Parfumerie, Uni/vere Parfumerie et Maison Alchymiste en IDF)
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